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Les Chroniques d'Ardaleinn
31 mai 2004

Nahiriel e vais, je viens ; je n'ai ni dieu ni

Nahiriel

e vais, je viens ; je n'ai ni dieu ni roi ; je ne reconnais nulle autorité autre que celle de ma propre volonté. Le temps n'a aucune prise sur moi. Immortelle, rien ne peut soulager la douleur qui est la mienne. J'ai vu mille rois, mille royaumes ; dix mille, cent mille fois j'ai vu les feuilles tomber. J'ai vu tomber les rois, les seigneurs et les princes. Aujourd'hui je comprends quel a été mon sacrifice. Beaucoup veulent vivre éternellement, mais nul ne comprend que c'est un fardeau. Nul ne comprend la lassitude du monde, le désir de mourir et cette douleur qui vous prend et ne vous quitte plus.

Je n'appartiens plus totalement au monde des vivants. Je ne ressens ni la faim ni la soif, ni même la douleur physique. Mon sang ne coule plus ; la chaleur humaine me quitte elle aussi peu à peu. J'ai vu mourir ceux que j'ai aimé ; je voudrais tant les suivre à présent. Me laisser glisser vers ce sommeil infini que l'on nomme la mort. Pouvoir quitter cette terre où j'ai connu tant de deuils et si peu de joies.

Mais je suis condamnée à vivre ainsi, ne ressentant plus aucune douleur, faim ou fatigue. Ne plus connaître de sentiments, enfermée dans mon deuil éternel.

Celui de mon peuple.

g

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